Il m’aura fallu 10 ans …

Il y a 10 ans, après la naissance de mes jumelles, brutalement et sans signe avant coureur particulier, un interrupteur émotionnel a switché, rallumant la lumière sur un passé bien trop violent et triste. Passé qu’une partie de moi avait emmuré pour pouvoir survivre et avancer…

Un torrent de souvenirs d’enfance douloureux et assommants qui m’ont plongé dans ma première nuit noire de l’âme (je te parlerai très bientôt de ce qu’est une nuit noire de l’âme, mais je pense que tu sens déjà, rien qu’avec les mots, à quoi ça peut ressembler …)

Et cet état émotionnel juste insoutenable m’a conduit à totalement couper les ponts avec mes parents et à mettre en pause ma relation avec ma mère pendant 3 ans … et à totalement transformer ma manière d’être maman.

Le week-end dernier c’était la fête des mères. Fêtes des mères qui depuis 10 ans est donc bien compliquée pour moi aussi bien à la place de l’enfant qui souhaite une bonne fête à sa mère, qu’à la place de la maman qui reçoit les « Bonne fête maman ».

Mes mots et mes maux aujourd’hui ne concernent pas toutes les lectrices / tous les lecteurs … ils concernent celles et ceux qui, comme moi, ont besoin et envie de mettre un sens un minimum profond sur les cadeaux, sur les fêtes, sur les mots échangés en certaines occasions spéciales. Les âmes qui, comme moi, ne se contentent pas de mettre un mouchoir sur leurs ressentis et font semblant mais souhaitent profondément que le « Bonne fête ma petite maman » viennent du fond du cœur et des tripes et ne sont pas dits ou écrits « pour acheter la paix », « parce que quand même c’est ma mère » ni parce que « c’est une fois par an, je peux faire l’effort » …

Pourquoi c’était si compliqué les jours de fête des mères ?

D’abord tout simplement parce qu’avec les souvenirs d’enfance qui me revenaient, je n’avais aucune, mais alors aucune envie de lui souhaiter une bonne fête, ni même déjà de dire le mot Maman tout court !

Pour moi, la fête des mères, c’est la fête de la relation avec ma mère et là je ne voyais plus du tout quelque chose à fêter …

Et pire encore, je me sentais trahie et même humiliée, manipulée pour toutes ces fêtes des mères passées et où enfant, j’avais dit des mots doux alors que moi je vivais l’enfer …

Avec toute cette colère et même cette rage qui s’était réveillée à l’époque, c’était mon corps tout entier qui se figeait et qui refusait catégoriquement de lui souhaiter une bonne fête, même juste par texto et encore moins à l’oral.

Quant à moi en tant que maman, à l’époque, je reproduisais, bien malgré moi, mais je reproduisais quand même, ce que j’avais subi … je n’étais qu’au tout début de mon chemin, avec encore bien trop de boulets émotionnels et trop peu de ressources, outils et connaissances pour faire autrement …

En lutte permanente avec moi-même, avec une culpabilité d’une lourdeur accablante, je vivais extrêmement mal « ma » fête des mères, parce que cette fois c’était moi « l’imposteure » * qui recevait tout cet amour dont je n’étais pas digne …

Bref, une « chouette » journée qui, chaque année, me permettait de « faire le point » sur ma rage d’un coté et ma culpabilité de l’autre et de voir où j’en étais dans ma guérison aussi bien du coté « enfant » que du coté « maman ».

Cette Relation avec ma mère aujourd’hui

Il m’aura fallu 10 ans, mais ce week-end, pour la fête des mères, on était ensemble et j’étais vraiment là, de tout mon Être et de toute mon Âme. 10 ans pour guérir ma relation avec ma mère.

Je lui ai dit en face « Bonne fête maman », je l’ai prise dans mes bras, je lui ai offert un bocal rempli de gratitudes et de mots doux à ouvrir tout au long de l’année que j’ai préparé dans la joie pendant plusieurs jours et surtout, mon meilleur baromètre : mon corps et mes émotions étaient en paix et complètement ok avec toute cette journée !

Pourtant, fondamentalement, « rien n’a changé ». Certaines attitudes exaspérantes sont toujours là, une bonne partie du passé reste dans le déni et je ne me considère toujours pas « proche » de ma mère dans le sens où je sens bien que l’on ne se comprend pas vraiment.

Mais les émotions sont pacifiées et le pardon sincère a fait son œuvre.

Quant à ma fête des mères à « moi », cela fait déjà 3-4 ans que je me suis réconciliée avec moi-m’aime, que je me suis pardonnée et que je profite pleinement de tout cet amour et de tous ces « meilleure maman du monde » que je reçois.

Comment j’ai fait pour en arriver là dans ma relation avec ma mère et avec moi-m’aime ?

D’abord tout un volet éducation positive : stages, ateliers, formations, conférences, livres, … des heures et des heures d’apprentissage pour littéralement apprendre à être maman et même plus : apprendre à être la maman que j’avais vraiment envie d’être. Ne voulant absolument pas reproduire ce que j’avais vécu, je n’avais aucun modèle auquel me raccrocher pour « l’imiter ». Il m’a donc fallu construire mon propre modèle inspirant. Ce que l’éducation bienveillante et notamment la discipline positive m’a apporté.

Et ensuite, ce sont plusieurs approches, thérapies et techniques de coaching qui m’ont aidé à faire tout le nettoyage émotionnel nécessaire. À nouveau retraites, stages, ateliers, formations, conférences, livres, kinésiologie, hypnose, yoga, régression, PRI, chamanisme, enfant intérieur (outils, techniques et connaissances que je te transmets aujourd’hui dans mon programme de coaching RENAISSANCE)… tout ça pour en arriver cette fois à devenir ma propre maman bienveillante pour m’apporter moi-m’aime ce que je n’ai pas eu enfant et ce que je n’ai toujours pas adulte.

Parce que comme je te le disais plus haut, on ne se comprend toujours pas malgré tout et certaines de ses attitudes persistent, mais comme je sais parfaitement m’occuper de moi, prendre soin de mon enfant intérieur et m’apporter moi-m’aime, ce dont j’ai besoin, je n’ai plus d’attente donc plus de déception envers elle. Et donc ce poids ankylosant des attentes/déceptions ne pèsent plus sur moi, ni sur elle, et donc ni sur notre relation.

Et pendant tout ce temps, comme mon fils d’Ariane dans ma propre grotte, quelque chose de plus fort que moi, au delà de moi me guidait… l’appel du PARDON…

Pendant ces 10 ans, parfois tellement dans le noir, tellement dans la haine que je ne sais pas moi-même comment j’en suis revenue, cet appel du PARDON m’a accompagné.

Je me rappelle avoir dit à une amie il y a 5 ans, alors que je n’avais pas du tout envie de voir ma mère à cette époque, « je veux atteindre le PARDON pur et sincère ». Je ne sais même pas comment ces mots ont pu sortir de ma bouche à ce moment là tellement j’en étais loin ! Je comprends aujourd’hui que c’était mon âme qui avait pris le contrôle … elle avait choisi d’explorer le PARDON et l’AMOUR INCONDITIONNEL et elle allait m’y emmener « que je le veuille ou non » !

Pourquoi je te raconte tout ça sur ma relation avec ma mère ?!

Je précise déjà que je parle ici de ma mère et de la fête des mères mais que c’est exactement la même histoire avec mon père. Et je précise aussi, parce que l’on me pose souvent la question, que ce même chemin et cette même guérison est possible, même si ton ou tes parents sont décédés.

Je te raconte tout ça d’abord pour te donner de l’espoir et peut-être une bonne dose de courage !

Bon j’ai bien conscience de te dire qu’il m’a fallu 10 ans, ça peut plus te décourager que te donner du courage ! Mais très sincèrement, ces 10 ans en valait la peine quand je vois et surtout ressens mon état d’apaisement absolu d’aujourd’hui.

Et aussi, je me dis que c’est peut-être une dose de courage si tu lis ces lignes pendant une phase très sombre, d’extrême colère, ou en pleine nuit noire et que tu n’y crois plus … continue ! Si tu te sens toi aussi, poussée « au delà de toi » sur ce chemin du PARDON et de l’AMOUR INCONDITIONNEL, continue et garde la foi 💚💚💚. C’est possible, j’en suis revenue et tu vas y arriver aussi !!!

Et aussi, je te raconte tout ça pour célébrer comme il se doit cette réussite !

En toute confidence, dans ma course parfois un peu trop folle au mieux-être, dans ce perfectionnisme émotionnel et spirituel que je m’inflige (ça va mieux hein mais que veux-tu …), écrire ces mots me permet de faire un arrêt, une pause, pour regarder, fièrement, tout ce chemin, pour apprécier pleinement ma réussite, et pour célébrer dignement cette étape essentielle de ma vie !

Ça c’est fait ! Ma relation avec ma mère est guérie ! Et avant d’embrayer sur ma prochaine étape, je voudrais m’accorder cette pause et cette fête !

Et je sais que si tu es encore là à lire la fin de cet article, c’est que tu es un peu comme ça toi aussi … Alors peu importe où tu en es sur ce chemin, toi aussi, marque une pause, prends un temps pour regarder, apprécier et célébrer tout ce que tu as déjà fait, tout ce que tu as déjà traversé et tous les démons que tu as déjà vaincu. Même les plus grandes guerrières et les plus grandes super héroïnes ont besoin de repos et de victoire de temps en temps… 😉

Et même les plus grandes guerrières et les plus grandes super héroïnes ont parfois besoin d’être guidées, formées et accompagnées sur leur chemin. La noblesse de la quête n’impose pas en plus le fardeau de la solitude alors si tu te sens prête à te laisser aider, je peux porter avec toi une partie de ta guérison grâce à mon programme RENAISSANCE.

Prends bien soin de toi et à bientôt ! – Sandrine – Ta coach 🌈

* Je viens de découvrir en écrivant cet article que le féminin d’imposteur n’existe pas ! Je me permets donc la liberté de lui rajouter un « e » et de faire ce que je veux 😉